Paris, 3 février. Le mouvement “Education for Women Now” (“l’Éducation pour les femmes, c’est maintenant !”) d’Action Education a été lancé le 17 janvier. Celui-ci prévoit le déploiement immédiat de différents projets éducatifs dédiés aux femmes et aux filles marginalisées, notamment en Inde, au Laos, à Madagascar et au Sénégal.
En ce début 2021, la pandémie mondiale de COVID-19 continue de menacer la santé et le bien-être des individus et ses conséquences sociales, éducatives et économiques sont dramatiques. Mais cette crise est également l’occasion de s’attaquer aux inégalités existantes (et croissantes) et de répondre à la plus grande urgence éducative de notre époque.
Education for Women Now, lancée le 17 janvier 2021, est notre nouvelle initiative internationale. Elle vise à réunir 20 millions d’euros afin de soutenir dix projets d’éducation pour 3 millions de filles et de femmes dans le monde d’ici à 2025.
Avec la COVID-19, plus de 11 millions de filles pourraient ne jamais retourner à l’école (UNESCO). Elles rejoindraient alors les 130 millions qui n’étaient déjà pas scolarisées avant la crise (UNESCO). Dans les pays en développement d’Afrique et d’Asie, où les filles se heurtent à de nombreux obstacles pour accéder à l’éducation, les crises exacerbent les inégalités et font que celles-ci sont souvent les premières à être retirées de l’école et les dernières à y retourner, si elles y retournent.
Les quatre premiers projets de la campagne sont soutenus financièrement (à hauteur de 270 000 €) par le Fonds L’Oréal pour les Femmes, fonds de dotation philanthropique de 50 millions d’euros créé par le Groupe L’Oréal pour soutenir les femmes en situation de vulnérabilité. Cet engagement nous permet de nous attaquer, dès maintenant, à l’inégalité de genre dans les systèmes scolaires ruraux au Sénégal ; de soutenir les adolescentes et les jeunes filles mères à Madagascar ; d’offrir une éducation et un soutien psychosocial aux jeunes filles vulnérables et marginalisées en Inde ; et d’assurer des formations professionnelles à l’entrepreneuriat aux jeunes femmes au Laos.
Ainsi, dans les communautés rurales et isolées du Laos, où vivent la majorité des groupes ethniques minoritaires, les barrières géographiques, structurelles et sociales, associées aux croyances et aux coutumes traditionnelles liées au genre, contribuent à la dévalorisation de l’éducation des filles. Conséquence : les filles ne terminent pas leur scolarité. Sans éducation, ces jeunes femmes n’ont que peu de possibilités économiques. Pour y remédier, nous leur proposons une formation à l’entrepreneuriat.
En offrant aux participantes un mentorat dans la conception et la mise en œuvre d’entreprises développées selon les besoins de leur communauté, notre projet vise à changer les normes qui cantonnent les filles aux travaux agricoles, domestiques et aux activités peu ou pas rémunérées. Au cours des quatre prochaines années, au Laos, 860 participantes seront ainsi concernées, démontrant ainsi que l’éducation mène vers l’autonomisation des femmes.
Madagascar, l’un des pays les plus pauvres du monde, est également l’un des pays où le taux de grossesse chez les adolescentes est le plus élevé. Parmi les jeunes filles âgées de 15 à 19 ans, 39 % sont déjà mères et la majorité d’entre elles sont, par conséquent, exclues de l’école et de la société. Sans éducation, ni soutien social, beaucoup de ces jeunes mères occupent des emplois informels et précaires et risquent de subir violences, agressions sexuelles et exploitation.
En étroite collaboration avec la zone métropolitaine d’Antananarivo, la capitale du pays, Action Education travaille en faveur de l’autonomisation des jeunes mères célibataires défavorisées. Notre projet s’appuie sur une démarche holistique englobant de nombreuses dimensions telles que la santé, le soutien psychosocial, la protection sociale, l’employabilité, l’amélioration des moyens de subsistance et des revenus ainsi que la participation citoyenne. Pendant trois ans, nous allons permettre à 900 jeunes mères qui ont interrompu leur scolarité d’acquérir les compétences nécessaires pour prendre leur avenir en main.
Alors que des rapports suggèrent que l’on compterait 800 000 travailleuses du sexe en Inde, les chiffres non officiels seraient en réalité bien plus élevés. Le travail du sexe est fortement stigmatisé en Inde et les enfants des travailleuses n’ont souvent pas la possibilité de s’inscrire à l’école ou, s’ils y arrivent, ils ont tendance à abandonner en raison de la discrimination et du harcèlement. Privés d’éducation, ils finissent souvent par grandir sans surveillance ni prise en charge adéquates, ils deviennent alors vulnérables à la violence et risquent de tomber, eux-mêmes, dans le cycle de la pauvreté et du travail du sexe.
Au cours des trois prochaines années, nous travaillerons dans un des plus grands quartiers de prostitution de New Delhi, où nous offrirons différents types de soutien aux filles les plus vulnérables. Outre l’enseignement de la lecture, de l’écriture et du calcul, nous aborderons la santé, l’hygiène et aussi les questions de développement social telles que le genre et la sexualité. Par ailleurs, nous assurerons un enseignement numérique aux filles, mais aussi plus largement à la communauté et nous aiderons ainsi les plus vulnérables à se connecter à un monde qui dépasse leur environnement immédiat.
Au Sénégal, de fortes inégalités persistent entre les filles et les garçons en termes de maintien à l’école et de réussite scolaire. Souvent, les filles sont censées remplir des rôles domestiques et, si une famille n’a pas les moyens de scolariser tous ses enfants, l’éducation d’un garçon sera privilégiée. En raison du manque d’importance accordée à l’éducation des filles, celles-ci ont tendance à développer un sentiment d’infériorité par rapport aux garçons et un manque de confiance en soi, ce qui nuit d’autant plus à leurs résultats scolaires.
Afin de renforcer la confiance des filles et leur participation à l’école, notre projet leur fournira du matériel éducatif, notamment des tablettes et des ressources numériques, ainsi que des possibilités de mentorat. En vue d’opérer des changements et d’offrir davantage de possibilités aux filles et aux femmes, nous savons qu’il est également important d’impliquer plus largement la communauté. C’est pourquoi, nous proposerons, aux enseignants et aux autres acteurs clés tels que les dirigeants locaux et les chefs de village, une formation tenant compte des questions de genre.
Avec le soutien du Fonds L’Oréal pour les Femmes, nos quatre premiers projets s’attaqueront à divers problèmes qui entravent l’accès à une éducation de qualité pour toutes et tous. En mettant en évidence inégalités existantes, exacerbées par la crise liée à la COVID-19, et en y répondant nous pouvons commencer à construire un avenir plus durable et plus juste.
Rejoignez notre mouvement Education For Women Now, dont l’objectif est de réunir 20 millions d’euros et de permettre à plus de 3 millions de filles et de femmes vulnérables d’accéder à leur droit à l’éducation.
Christine Redmond
Crédits photos: Naïade Plante
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