Dans la région du Centre Ouest comme dans d’autres régions du Burkina Faso, les pesanteurs socioculturelles et certaines pratiques ne sont pas favorables à la réussite scolaire des filles. À travers le projet Scolarisation des Filles (SCOLFILLE), Action Education et la Fondation L’Occitane ont décidé de renforcer l’accès, le maintien et l’achèvement du primaire pour 2000 filles.
Afin de faire évoluer durablement la situation des filles au Burkina Faso, la Fondation L’Occitane et Action Education, partenaires de longue date, s’engagent à travers le projet SCOLFILLE. Celui-ci va favoriser l’accès et la promotion de jeunes filles vulnérables à l’école primaire dans les provinces du Ziro et de la Sissili, dans la région du Centre Ouest du Burkina Faso. Notre ambition commune est d’accompagner 2 000 filles sur le chemin de la réussite scolaire. Ces filles sont essentiellement des filles issues de familles pauvres ou de familles déplacées, des orphelines ou des filles vivant avec un handicap léger.
Un contexte difficile, particulièrement pour les filles
Au Burkina Faso, les indicateurs de la scolarisation au primaire ont connu une baisse considérable entre 2017 et 2020. Cette décroissance s’explique notamment par la situation sociopolitique et sécuritaire qu’affronte actuellement le pays. En effet, la crise a entraîné la fermeture de plus de 2 000 écoles et provoqué le déplacement interne de plus d’un million de personnes, dont plus de 50% (585 728) de jeunes de moins de 14 ans.
De plus, l’analyse des réalités socioculturelles dans la Région du Centre Ouest révèle des perceptions et des pratiques peu favorables à la réussite scolaire des filles. Pour nombre de familles, la scolarisation des filles est encore considérée comme peu importante et la persistance de certaines pratiques traditionnelles comme les dotes, les rapts ou les violences basées sur le genre n’améliorent pas la situation. Enfin, la faible prise en compte de problèmes spécifiques inhérents à leur statut au sein des écoles constitue un frein supplémentaire. Il s’agit notamment de la question de gestion des menstrues, de lieux adéquats pour leurs besoins intimes, etc.
Apporter une réponse adaptée
Grâce à notre projet, les filles en âge d’être scolarisées seront inscrites au CP, les filles qui présentent des risques d’arrêter l’école avant la fin du cycle seront accompagnées, et les filles plus âgées et non scolarisées ou précocement déscolarisées pourront bénéficier d’un système innovant de classes accélérées, cumulant sur 9 mois les modules des 3 premières années du cycle primaire, et ainsi intégrer directement la classe de CE2 à leur deuxième année scolaire.
Les frais liés à la scolarité tels que les cotisations annuelles et les fournitures seront pris en charge et l’alimentation des enfants au sein des écoles sera améliorée grâce au soutien du fonctionnement de leur cantine (restaurant) scolaire. De plus, nous souhaitons encourager les familles vivant dans des conditions d’extrême pauvreté à augmenter leurs revenus grâce à des subventions et à l’intermédiation auprès des institutions de microcrédits pour mettre en place ou développer des activités génératrices de revenus.
Lever les freins à la scolarisation des filles
Dans le cadre de notre intervention, environ 180 enseignants seront formés pour permettre la mise en place de cours de soutien spécifiques au profit des bénéficiaires. Enfin, des sessions de sensibilisation à destination des communautés et des filles seront réalisées afin de contribuer à la suppression des freins à leur scolarisation (mariages et grossesses précoces, réticence de l’entourage, autocensure, etc.) et pour lever le tabou lié aux menstruations (distribution de protections hygiéniques, réhabilitation ou construction de latrines dans les écoles, etc.).
D’une durée de cinq ans, le projet SCOLFILLE s’inscrit dans notre campagne internationale “Education for Women Now” (“l’Éducation pour les femmes, c’est maintenant !”) qui promeut différents projets éducatifs à destination de 3 millions de femmes et de filles marginalisées dans le monde d’ici 2025.
Il touchera précisément 2810 personnes au Burkina Faso, dont 2000 filles, 180 enseignants, 630 membres d’organes communautaires de cogestion des écoles. En plus, le projet ambitionne de soutenir 500 familles en situation économique précaire. Grâce à son soutien, la Fondation L’Occitane donne à nos équipes les moyens de changer durablement les choses afin d’offrir de nouvelles opportunités d’avenir aux filles burkinabè.
Kristen Poels
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