Grâce au soutien du Fonds L’Oréal pour les Femmes, Action Education développe un projet de formation et d’insertion socioprofessionnelle qui accompagne les jeunes mères célibataires malgaches vers un avenir meilleur dans les quartiers urbains défavorisés d’Antananarivo.

Le projet Sandratra, développé par Action Education à Madagascar et soutenu par le Fonds L’Oréal pour les Femmes, a pour objectif de contribuer à l’insertion socio-économique de 900 jeunes mères célibataires déscolarisées, âgées de 15 à 29 ans. À terme, la situation de ces femmes et de leurs enfants, vivant dans les quartiers défavorisés d’Antananarivo, sera nettement améliorée, tout comme l’image et la représentation de la femme dans la société malgache.

32% des filles âgées de 15 à 19 ans sont mères

À Madagascar, un grand nombre de jeunes filles deviennent mères à un très jeune âge (32% des filles de 15 à 19 ans ont au moins un enfant). Fréquemment stigmatisées et rejetées par la société en raison de leur faible niveau d’instruction, elles se retrouvent par conséquent démunies, sans soutien psychologique ou financier.

« J’ai dû interrompre mes études en classe de 3è à cause de ma grossesse accidentelle. Après l’accouchement, j’ai dû supporter la moquerie et le reproche des membres de ma famille, raconte Juliana, 20 ans, mère célibataire d’un garçon de 3 ans, Joey. On ne me donnait pas d’argent sous prétexte que c’était de ma faute si j’étais tombée enceinte et que j’avais eu un enfant sans mari… À l’époque, je ne sortais plus de la maison car j’avais honte de ma situation. Depuis, je fais la lessive des gens, au jour le jour, pour subvenir à mes besoins et à ceux de mon fils. Je voudrais bien sûr travailler et améliorer ma situation actuelle ; mais à ce jour, je ne vois pas encore comment faire… ».

Être accompagnée et retrouver confiance

Actuellement, la prise en charge de ces jeunes femmes est très insuffisante. Dans la situation actuelle d’urgence sanitaire, due à la pandémie de COVID-19, leurs difficultés sont accentuées car il n’y a pratiquement plus de travail. Les jeunes mères se retrouvent alors encore plus exposées aux risques d’extrême pauvreté (malnutrition, maladies, insalubrité, etc.) et d’insécurité (viols, violences, racket, etc.)

L’idée du projet Sandratra est donc de les former à un travail décent et durable qui leur permette, à elles et à leurs enfants, de vivre correctement, brisant ainsi le cercle de la pauvreté. La majorité d’entre elles a besoin de retrouver confiance, d’être accompagnée et outillée pour aller vers une insertion sociale, économique et citoyenne au sein de leur quartier.

Pour atteindre son objectif, le projet déploie pour chaque bénéficiaire des services de mentorat et de suivi des projets, un accompagnement psychosocial qui porte une attention particulière aux violences basées sur le genre, des activités de renforcement de la socialisation, d’affirmation de soi et de développement personnel, et enfin un appui en matière de formation professionnelle et d’insertion professionnelle. 

Des parcours individualisés et une prise en charge holistique

Grâce à un « Laboratoire d’Innovations Sociales » (LABIS), un tiers lieu numérique installé au cœur des quartiers, une prise en charge holistique peut être effectuée. Suite à un bilan initial permettant de les orienter vers des parcours individualisés, tournés vers l’insertion sociale, citoyenne et économique et en se fondant sur les principes de l’éducation non-formelle, elles acquièrent, ainsi, toutes les clés pour accéder à un avenir meilleur.

Le projet s’adresse également à la société patriarcale dans son ensemble et comprend des activités de sensibilisation sur la parentalité précoce au sein des quartiers, notamment vis-à-vis des hommes et adolescents, ainsi que des campagnes de valorisation de l’image et de la représentation des jeunes filles mères. De cette manière, la situation de 900 jeunes mères célibataires sera profondément et durablement améliorée à Madagascar. 

Kristen Poels

Crédits photos: Pierre-Yves Babelon

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